« Qui pouvait supposer, lorsque le prototype apparut pour la
première fois au Salon de Paris de la Moto de 1949, que la Mobylette allait
devenir la Ford T du motocyclisme ? » (Phrase recopiée dans la
revue.)
Cette petite machine allait devenir synonyme de cyclomoteur, et sa production
s'achemine à 12 millions d'exemplaires. En 1978, 24 modèles sont
produits. Ce qui les différencie est leurs lignes. Par contre, le point
commun est l'ensemble moteur-transmission.
Tout commença en 1949 avec la Mobylette type AV3, qui a été
créée par Messieurs Benoît et Jaulmes. Deux détails de
cette Mobylette lui donnaient un petit « cachet américain » : les
poignées de frein inversées, et un phare très
caréné, installé sur le garde-boue avant.
Le moteur était dérivé de celui du 49 cmc Poney, et les
commandes étaient groupées sur la seule poignée tournante :
c'était le départ de l'automatisme.
Son réservoir d'une contenance relativement modeste de 1.6 L, était
placé entre le tube de selle et le garde-boue arrière. Le tout pesait
28 kg, et la vitesse maximale était de 30 km/h. Les concurrents souriaient
sur un détail : la transmission par courroie trapézoïdale, qui
rappelait la technique de 1920 ! Ces mêmes concurrents reprirent tous ce mode
de transmission.
Trois ans après, apparaissent les enfants, les AV31, 32 et 33. La ligne
reste la même (cadre tubulaire), mais sur la 32, on a supprimé une
paire de haubans, ce qui permet d'équiper la Mobylette d'un réservoir
d'une contenance plus grande (2.5 L).
Grâce à l'apparition des freins à tambour, de la fourche
télescopique et surtout de l'embrayage automatique, la sécurité
et le confort s'accroissent. Par la suite, l'accent va être mis sur un
automatisme toujours plus grand. Motobécane dépose beaucoup de
brevets, et achète la licence René Mangin, propre au variateur de
vitesses. En 1954 apparaît le Mobymatic, et une boîte de vitesses
automatiques à courroies et poulies extensibles (ce qui permet à la
Mobylette de monter toutes les pentes, sans avoir à pédaler). Une
amélioration supplémentaire, est la pratique dans le plateau de 3
saignées dans lesquelles les billes du variateur viendront tomber à
tour de rôle, en fonction de leur force centrifuge. Ainsi, cela donnera 3
valeurs de démultiplication, c'est à dire une boîte à
trois vitesses automatique.
Le 14 octobre 1955, sort la millionième Mobylette, et un nouveau moteur
à balayage en boucle, à deux transferts (type Schnurle) va se
réprendre, ainsi que le chromage dur de l'alésage du cylindre.
Un tournant est marqué dans l'histoire de la Mobylette en 1957 :
l'embrayage Dimoby est créé. C'est un embrayage double à action
centrifuge. Dès que la vitesse du véhicule atteint une vitesse
supérieure à 5 km/h, l'un des embrayages se met en route, et l'autre
entraîne la roue dès que la rotation du moteur atteint 2000 tours/min.
Cet automatisme permet de lancer la Mobylette, sans avoir à
pédaler.
Texte réalisé à l'aide de la revue « Ma
Mobylette » édité par « Revue Moto Technique ».